Il y a, certes, un rapport entre ce qui se passe pour les JCC et le Festival de la chanson et la crise générale dans le pays. On s’y est un peu attardé pas plus tard que le dernier mardi.
Reste que cela n’explique ni ne clarifie grand-chose. Dans les Arts, tout particulièrement, le meilleur et le pire, le bon et le moins bon se déterminent en «droite causalité». Si on veut vraiment y voir juste, tout détour doit être banni. JCC et Festival de la chanson affrontent des problèmes aujourd’hui. Problèmes d’Arts, nécessairement, différents. Les JCC vantent de loin un meilleur parcours et le cinéma tunisien avance et excelle toujours en fait de produit. Où résident les difficultés ? Difficile à dire. Les séquelles de la pandémie semblent devoir être franchies. Et même si le budget s’amenuise, la production privée et la bonne réputation internationale compensent, petit à petit.
Deux handicaps sérieux s’annoncent : le clanisme qui s’installe parmi les candidats à la direction, et les distances prises au niveau de l’establishment et de l’Etat. La démission de Sonia Chamkhi, dont on ne pipe mot, en a peut-être résulté. Mais, hélas, les mêmes causes ne risquent de produire que les mêmes effets.
Qu’attendre, maintenant, du festival de la chanson ? La tâche est doublement difficile. Un: parce que le festival a enregistré la démission de sa directrice avant de commencer. Deux : parce que la chanson, elle-même, doute, aujourd’hui, pratiquement de tout. De son parcours, de son produit, de ses publics, de ses nouveaux talents. Jusque de son propre festival, il n’y a pas longtemps. La directrice démissionnaire ? L’excellente Nabiha Karaouli a parlé d’un projet d’unifier les genres, les talents, les publics et les générations. Et d’une réponse à peine audible du ministère. Dix ans plus tôt, le même projet d’unifier les genres, les talents et les goûts avait été proposé en commission au ministère de la Culture. Et il en a découlé le remplacement du festival de la chanson par les Journées musicales de Carthage. Le festival est de retour. Et les journées traînent le pas. La chanson n’a pas retrouvé sa voie depuis. Sans chanson, il n’y a ni festival ni journées. C’est le plus à craindre désormais.